Demi-heure / Heure et demie

Pourquoi pas une demie-heure

ou encore une heure et demi?

 

Pourquoi, m’a un jour demandé un Colombien, écrire demi dans demi-heure, mais demiE dans heure et demie? Dans les deux cas, demi ne désigne-t-il pas  une période de 30 minutes? Euh…

Voilà le genre de question qui a, pour effet assuré, de faire perdre sa superbe à tout professeur. Aurais-je dû lui répondre : « Consultez votre grammaire »?… Non, car cela est une réponse de politicien. Vous connaissez le genre : on lui demande s’il a bien dormi; il vous répond qu’il est bien bon votre pouding au riz. Ici, on ne m’a pas demandé trouver la règle, mais bien pourquoi il en est ainsi. Alors, qu’est-ce qu’un non-politicien pourrait bien répondre à la vraie question posée? C’est ce que nous allons voir.

A-   Commençons par demi-heure.

Que nous dit la grammaire, cet ouvrage doctrinal?

Selon Grevisse : « Demi reste invariable [notez qu’il n’a pas dit : masculin] quand il précède le nom (1) qu’il qualifie; il s’y rattache par un trait d’union : un demi-litre, une demi-année. »

La directive est claire : il FAUT écrire une demi-heure. Inutile donc de continuer à chercher de midi à quatorze heures, direz-vous. C’est sans doute ce que se dirait l’étudiant docile. Mais moi, je tiens un peu de l’étudiant rebelle, et cette réponse ne me satisfait pas pleinement. Existe-t-il une réponse logique, c’est-à-dire une réponse que je n’aurais pas à mémoriser bêtement – au risque de l’oublier –, une réponse que je pourrais, en tout temps, retrouver par simple raisonnement? (Voir « La langue et Pavlov »). Je me le souhaite, mais je n’en suis pas certain.

A-t-on toujours écrit demi-heure?

NON. Il fut un temps où l’on écrivait demiE heure  – rien de plus normal, car un adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie. Cette graphie, je l’ai d’abord trouvée dans un ouvrage de 1606 (Le Thresor de la langue francoyse, de Jean Nicot). Puis, près d’un siècle plus tard, en 1694, dans le Dict. de l’Académie française (DAF, 1ère éd., p. 563). L’Académie faisait alors fi de l’opinion de Vaugelas, pourtant l’un des siens, qui, en 1647 (i.e. près de 50 ans plus tôt), dans ses Remarques sur la langue françoise, avait écrit : « Demi-heure, demi-douzaine. C’est ainsi qu’il faut dire et écrire, et non pas demie heure, ny demie douzaine […]» Le ton ne laisse place à aucune discussion. Il faudra attendre un autre demi-siècle pour voir l’Académie (DAF, 3e éd., 1740, p. 806) se rallier à Vaugelas et changer demie heure pour demi-heure!

Pourquoi avoir ajouté un trait d’union et enlevé, à demie, son e final?

Qu’avait donc de si insupportable la graphie demie heure, pour qu’on lui apportât une double modification? L’Académie est, à son habitude, muette; elle se limite à donner demi-heure comme exemple d’emploi de demi. La formulation de Vaugelas (C’est ainsi qu’il faut dire et écrire…), elle, tient formellement du diktat. Si tel n’est pas le cas, les apparences jouent vraiment contre lui. Dans la très longue préface de son ouvrage – elle fait 40 pages – Vaugelas nous dit : « Mais comme je n’ai eu dessein que de faire des Remarques qui sont toutes détachées l’une de l’autre, et dont l’intelligence [i.e. la compréhension] ne dépend nullement, ni de celles qui précèdent, ni de celles qui suivent […] » (C’est moi qui souligne.) À ses yeux, chacune de ses Remarques se suffit à elle-même! Peut-être, mais pas aux miens. Il n’y a rien à comprendre; tout est à mémoriser. Autrement dit, Magister dixit! Obéissez, le maître a parlé!

Quelle est la nature de demi dans demi-heure?

Rappelez-vous que Grevisse nous dit que demi reste invariable. Quiconque sait lire entre les lignes comprendra que demi devrait normalement s’accorder, mais que les régents en ont décidé autrement. Demi n’est donc pas un adverbe, mais bel et bien un adjectif, auquel on refuse d’ajouter la marque classique du féminin, à savoir le –e final. D’ailleurs il suffit de se rappeler que demi-heure s’écrivait auparavant demie heure, et que ce n’est pas l’ajout d’un trait d’union qui pourrait changer la nature du mot. À moins, évidemment, que les régents ne s’en mêlent. Avec eux, on ne sait jamais…

Si demi est adjectif, pourquoi alors l’avoir fait invariable? Mystère. Ce que je sais, par contre, c’est ce que Vaugelas dit à propos de vraisemblance et qui pourrait peut-être éclairer notre lanterne :

Il faut écrire et prononcer vraisemblance, et non pas vraie semblance. Car c’est une maxime, qu’en ces mots qui sont ainsi composés d’un adjectif et d’un substantif, quand le mot est féminin, comme est vraisemblance, on manque l’e qui dénote le féminin, afin que la prononciation soit plus douce et plus courte […] Ainsi l’on dit demi-lune, demi-livre, demi-aune et non pas demie lune, demie livre, ni demie aune. Il y a bien plus. C’est que même aux mots simples, quand l’e se rencontre sur le milieu après l’i, on mange l’e. Ainsi on dit fort bien manîment, et non pas maniement.

L’analogie entre demi-lune et demi-heure saute aux yeux. La raison invoquée pour modifier la graphie de vraie semblance serait-elle la même que celle qui fait dire à Vaugelas : « Demi-heure. C’est ainsi qu’il faut dire et écrire… »? Peut-être. Chose certaine, même si cette « maxime » semble sous-jacente à certaines graphies actuelles, son emploi ne s’est pas généralisé. On écrit encore maniement et non manîment (2).

On pourrait aussi se demander pourquoi Vaugelas n’a pas imposé la graphie  demiheure. Qu’a vraie semblance que n’a pas demie heure? Il s’agit dans les deux cas d’un adjectif suivi d’un substantif féminin. Pourquoi alors n’avoir mis un trait d’union qu’à l’un des deux? Ça, c’est une autre histoire, qui nous réserverait certainement des surprises, si on nous la racontait.

Bref, il FAUT, comme le disait si bien et si péremptoirement Vaugelas, écrire demi-heure et non demie heure. Et surtout  ne pas se demander pourquoi.

B- Voyons maintenant ce qu’il en est de et demi.

Que nous dit la grammaire à ce sujet?

Selon Grevisse : « Quand demi suit le nom, il s’y joint par et, et s’accorde en genre seulement. Deux heures et demiE, trois ans et demi. »

A-t-on toujours écrit  heure et demie?

NON. Si l’on fouille le moindrement (3) dans des ouvrages publiés entre 1550 et 1650, on trouve différentes graphies : heure & demy  (77 occurrences); heure et demi (21 occurrences) et heure et demie (2510 occurrences). À l’époque, le masculin côtoyait donc sans gêne le féminin!

En 1694, dans la 1ère édition de son dictionnaire, l’Académie a opté pour heure & demie. Et ce, jusqu’en 1798 (DAF, 5e éd.), époque à laquelle elle a cessé d’utiliser l’esperluette (&). La graphie est alors devenue  heure(s) et demie.

Quelle est la nature de demi dans et demi?

C’est un adjectif, comme dans demi-heure. À la différence toutefois que, dans le cas présent, l’adjectif n’est pas invariable. Il s’accorde. En genre seulement, cela va sans dire : un mois et demi; une année et demie. Rien de plus normal, direz-vous, car et demi veut dire UN demi-mois ou UNE demi-année! Oui, mais… Ne pourrait-on pas le paraphraser autrement, et dire : un mois et LA demie de un mois ou encore une année et LA demie de une année? Rien ne nous en empêche. Alors ne faudrait-il pas que et demi soit toujours au féminin. Euh… C’est du moins ce qu’un esprit analytique pourrait penser. Mais ce genre d’esprit ne se rencontre pas souvent chez les régents.

On aurait donc en mains tout ce qu’il faut pour utiliser correctement  l’adjectif demi, que ce dernier précède ou suive le nom auquel il se rapporte. À une condition et une seule : ne pas avoir une perte de mémoire passagère. Car, le cas échéant, vous ne pourriez, pour vous sortir du pétrin, faire appel à quoi que ce soit, surtout pas à votre logique.

Mais à ceux qui s’imaginent connaître la musique, ceux qui connaissent la règle sur le bout de leurs doigts et qui, par conséquent, se « gourment » (4), aurait dit ma mère, de bien connaître leur langue, de ne faire aucune faute, j’aurais une question à poser :

Faut-il écrire midi et demi ou midi et demie?

Il FAUT écrire midi et demi ou encore minuit et demi. Et ce n’est pas discutable. La grammaire nous l’impose. N’exige-t-elle pas que « demi, dans et demi, s’accorde avec le nom, en genre seulement »? Comme le nom midi (ou minuit) est masculin, il est donc correct, grammaticalement parlant, d’écrire midi et demi. OUF… Que ne faut-il pas entendre?

Grammaticalement peut-être, mais pas logiquement. En effet, et demi, ajouté à un nom, signifie : « augmenté de la moitié de l’unité indiquée par ce nom ». Or, midi (ou minuit) n’est pas une unité de temps. Autant il est vrai de dire que deux heures et demie = deux heures + la demie de une heure ou un litre et demi = un litre + la demie de un litre, autant il est faux de dire que midi et demi = midi + la demie de midi. Cela saute aux yeux. Encore faut-il s’y attarder, ne serait-ce qu’un millionième de seconde.

En fait, et demi dans cette expression désigne la moitié de une heure. Ne vaudrait-il pas mieux alors écrire : midi et demie, étant donné que heure, sous-entendu, est un mot féminin? Euh… Sans doute, mais pourquoi s’embarrasser de logique en grammaire? Il FAUT écrire midi ou minuit et demi! Point, à la ligne. Grevisse (Bon Usage, 1980, # 821) nous le dit sans ambages : « Demi, selon les dictionnaires et les grammaires, reste au masculin (5) dans midi et demi, minuit et demi. » Que dire de plus?… Et les ouvrages que Grevisse pourrait appeler à la barre pour en témoigner ne datent pas d’hier (6) :

  • En 1690, Antoine Furetière écrit laconiquement : « On dit Midi et demi; pour dire, demi-heure après midi. »
  • En 1762, l’Académie (DAF, 4e éd.) ne s’exprime pas différemment : « On dit, Midi & demi, Minuit & demi, pour dire, Demi-heure après midi, après minuit. »
  • En 1835 (DAF 6e éd.), la même Académie sent le besoin de prendre ses distances. Elle reconnaît alors, à l’entrée demi, qu’il y a là abus de langage : « Abusivement, Midi et demi, minuit et demi, Demi-heure après midi, après minuit. » Sans préciser toutefois en quoi consiste cet abus. Il faudra attendre la 8e éd. (1935) pour voir disparaître ce sentiment de culpabilité.  
  • En 1872, Littré ne considère pas qu’il s’agit là d’un abus de langage. Selon lui, il faut écrire « Minuit et demi, et non demie, parce que c’est pour minuit et demi-heure, où demi est invariable. » Contrairement à Furetière, il nous explique pourquoi il doit en être ainsi.

Voilà certes, de la part de Littré, un bel effort, mais le sceptique que je suis n’est pas comblé. J’ai nettement l’impression qu’il veut à tout prix justifier la graphie imposée. Mais cette justification tient-elle la route?

Il faut reconnaître que, pour justifier la graphie demi, Littré ne se rabat pas sur la règle de grammaire qui veut que demi soit masculin parce que minuit est masculin. Selon lui, demi serait plutôt la transposition du demi, invariable, de demi-heure! Voilà un argument qu’il croit massue. Mais l’est-il? Pas selon l’analyse que j’en fais.

Demi dans demi-heure n’est pas un adverbe (si tel était le cas, son invariabilité irait de soi). C’est un adjectif féminin auquel on a enlevé le -e final pour en adoucir la prononciation, nous a dit Vaugelas (rappelez-vous vraie semblancevraisemblance). Mais, dans minuit et demi, la prononciation de demi a-t-elle vraiment besoin d’être adoucie? Absolument pas. Alors pourquoi lui enlever son –e final? Prétendre qu’il faut écrire midi et demi parce que demi est un raccourci de demi-heure me semble tiré par les cheveux. D’ailleurs des auteurs, des  « bons » il va sans dire, ne se gênent pas pour écrire : midi et demie ou minuit et demie (voir dans le Bon Usage, de Grevisse). « Ne pas se gêner » n’est pas une formulation adéquate, car, en l’utilisant, je laisse entendre que les auteurs ont fait sciemment la « faute », ce qui n’est pas nécessairement le cas. Peut-être n’ont-ils utilisé que leur logique. Autrement dit, ils auraient fait une « faute intelligente »! Ils auraient eu recours à leur gros bon sens. Ils auraient oublié, l’espace d’un instant, que la logique et la langue ne font pas toujours bon ménage; que la MÉMOIRE l’emporte trop souvent sur la raison. Mais la mémoire, elle, a le défaut incorrigible d’être faillible. Hélas!

Il faut donc faire ce qu’on nous impose et non ce que certains  « bons » auteurs font (i.e. une faute intelligente). Car à eux, on pardonne facilement cet écart à la règle, mais pas à moi, ni à vous.

Au fait, s’il faut écrire midi et demi  – et non et demiE parce que demi est le raccourci de demi-heure, pourquoi ne puis-je pas écrire deux heures et demi. Là aussi et demi est un raccourci de demi-heure. Alors ne devrait-il pas rester invariable comme dans midi et demi? Euh…

Maurice Rouleau

(1)      Nous ne nous intéressons pas ici à demi précédant un adjectif. Cela mériterait certainement d’être abordé, mais dans un autre billet.

(2)      Pourquoi Vaugelas met-il un accent circonflexe sur le i? Pour signaler la disparition d’une lettre? Pourquoi alors ne pas avoir imposé la graphie vraÎsemblance? Être conséquent semble être très difficile!

(3)      N’en déplaise à mes lecteurs non-québécois, mais « Le moindrement » s’emploie chez nous pour dire, entre autres, un tant soit peu, si peu que ce soit. Ex. : S’ils sont le moindrement malins, ils réussiront. Le NPR ne reconnaît pas cet emploi, pas même comme régionalisme. Selon lui, le moindrement ne s’emploie qu’avec une négation, au sens de le moins du monde. Ex. Il n’est pas le moindrement étonné. Nous l’utilisons également dans ce sens au Québec.

(4)      Ce verbe signifiait dans sa bouche : Prendre un air prétentieux, supérieur. Elle ne l’avait pas inventé, on le trouve dans le Littré (3. v. réfl. Affecter un air roide et composé), mais il n’a survécu que sous la forme du participe passé : (NPR 2010) Par ext. Air gourmé. ➙ affecté, compassé, guindé, important, prétentieux.

(5)       À remarquer que Grevisse utilise masculin et non pas invariable, comme il l’a fait dans son explication de demi-heure. « Reste au masculin » laisse encore plus clairement entendre qu’il devrait être au féminin. Les deux formulations sont équivalentes, mais pas aussi limpides l’une que l’autre. Dire reste au masculin, c’est dire qu’il ne varie pas en fonction du genre du mot auquel il se rapporte (donc invariable); dire invariable, c’est laisser penser qu’il serait adverbe, ce qui n’est pas le cas.

(6)    La règle a-t-elle suivi ou procédé l’usage? Lequel vient en premier, la poule ou l’œuf? Si je me pose la question, c’est qu’avec les régents je ne suis jamais certain.

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PROCHAIN BILLET

               Je lisais récemment https://sicblug.wordpress.com/2010/01/30/pour-en-finir-avec-%C2%AB%C2%A0week-end%C2%A0%C2%BB/ qu’un blogueur s’était fait corriger par une traductrice d’expérience parce qu’il lui avait souhaité « bonne fin de semaine ». Elle s’attendait à ce qu’il lui dît « bon week-end ». Elle concevait mal qu’il pût faire une erreur aussi grossière. Mais est-ce vraiment péché d’utiliser fin de semaine?

C’est ce que nous allons examiner dans le prochain billet.

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9 commentaires pour Demi-heure / Heure et demie

  1. Jacques Roger RAYMOND dit :

    Votre historique des graphies atteste des choix arbitraires et parfois incohérents qui DOIVENT être questionnés par les usagers actuels de notre idiome commun. Je me limiterai au cas de « midi et demi » ou « minuit et demi », illogisme flagrant: une comparaison avec une langue-soeur, le portugais, m’a fait renoncer à cette tradition; dans les pays lusophones l’on écrit et prononce « meio-dia e meiA » et « meia-noite e meiA »– car on sous-entend « hora » (le masculin « meio » est tenu pour une grave faute de syntaxe). Dans mes cours au Brésil, je m’appuie sur les exemples hérétiques relevés par « Le Bon Usage » pour dénoncer la doxa orthographique de « régents » inconséquents. (« Régents »: belle trouvaille linguistique. Le mot fait mouche….) Et vive les régionalismes du Canada !
    D’avance, je dénonce la dictature du « week-end »: voilà longtemps que je me suis rallié à « Bom fim de semana » et à son calque français….

  2. Martin dit :

    A propos de demi(e)-heure je regarde du côté du latin et que trouve-t-on ? Alors qu’en latin on aimait bien décliner et accorder noms et adjectifs, ce qui allait plus loin qu’en français puisqu’il y a trois genres et non deux, on s’apercçoit que pour la notion de demi, on utilisait le préfixe « semi » signifiant « à demi, à moitié ». On trouve de très nombreux mots, y compris des verbes formés avec ce préfixe. Ainsi nous avons par exemple semidea, une demi-déesse ou semihora, une demi-heure.
    Pour ma part non seulement écrire une demie-heure me met mal à l’aise mais j’irais même plus loin en disant que je trouve l’emploi du tiret superflu. Pourquoi pas comme en latin, une demiheure ?

  3. Rachel dit :

    C’est un plaisir de lire vos pensées claires et circonspectes à ce sujet arcane. La langue française est en vérité capricieuse, mais j’avoue que c’est une qualité (ou bien une coquetterie) qui m’attire.

    • rouleaum dit :

      Je vous considère bien chanceuse d’être attirée par toutes les « coquetteries », que moi j’appelle incongruités », de la langue. Chez moi, elles ont l’effet inverse. Et pas uniquement chez moi. Il suffit de voir la réaction des allophones qui apprennent le français et qui démissionnent devant la tâche.
      Je serais curieux de connaître le nombre d’exceptions aux règles. Elles ne me posent pas trop de problèmes, à moi, qui suis né avec, mais pour qui n’a pas cette chance (si chance il y a), c’est une toute autre histoire.

  4. Yannick dit :

    Pour ma modeste part, je ne considère pas « demi » comme un adjectif mais bien comme un nom masculin et représentant une proportion. Il équivaut à moitié. Dans ce cas, il me semble logique qu’il soit invariable. Aussi, il n’est pas juste de l’accorder (toujours selon mon avis). On ne dirait pas : onze heures et moitiée. D’ailleurs on ne dit pas une heure et quarte… Mais bien une heure et quart. La faute initiale serait donc de dire demi heure… Il faudrait plutôt dire « un demi d’heure » comme l’on dit « un quart d’heure ». Mais dans le cas où l’on déciderait de créer la locution quart-heure, avec ce fameux trait d’union, il parait logique de ne pas accorder quart… C’est donc aussi logique pour demi-heure.

  5. Philippe Valax dit :

    inscription

  6. Valère dit :

    Bonjour
    Je ré-ouvre l’article (5 ans après) en cette période de coupe du monde de foot 2018 ou je vois sur toutes les chaines « Les bleus sont en demies ou la France est en demie! » et du coup je me demande si il y a un problème ou si finalement j’ai mal compris cette règle? Merci

    • rouleaum dit :

      Ce que vous dites est tout à fait pertinent.

      Je me rends compte que j’aurais peut-être dû traiter de l’emploi de demi en tant que nom et non seulement en tant qu’adjectif ou d’adverbe. Mais sur le moment, je n’y voyais pas de problème. D’où mon silence sur cet aspect de la question.

  7. Valère dit :

    Dans ce cas la bonne régle serait : Demi s’emploie également comme nom pour désigner une bière, une baguette, une demi-heure… Il prend alors la marque du pluriel et se met au féminin ou au masculin selon ce qu’il désigne.
    L’horloge sonne les demies (féminin, car il s’agit d’heures).
    Ils ont bu chacun deux demis (masculin, car il s’agit de verre de bière).

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